Lors du dernier Green Salon, le 29 janvier 2016, portant sur le bilan de la COP 21 et des enjeux de la COP 22, les participants, représentants d’institutions publiques, acteurs de la société civile (écologie, art et démocratie), membres de la coopération allemande, partenaires de la hbs, universitaires et chercheurs ont assisté et participé à une pièce de théâtre questionnant la relation et la responsabilité de l’humain vis à vis de la planète.
Créée par la troupe du “Théâtre de l’Opprimé de Casablanca”, l’originalité de cette représentation théâtrale est incarnée par son caractère politique et participatif.
Utilisant la technique du théâtre forum, une des branches du théâtre de l’opprimé développée par Augusto Boal, les acteurs ont amené le public à participer à la pièce en prenant la place de certains protagonistes afin de pouvoir exprimer leurs idées.
Dans cette pièce, les acteurs et participants ont interrogé la relation de pouvoir entre l’être humain et la nature par une mise en perspective de l’impact du paradigme de la « maîtrise de la nature » qui a accompagnée la révolution industrielle. L’humanité se retrouve alors confrontée aux dommages causés par la course à la modernité et s’achève dans une bataille de rejet de responsabilité, de constats amers des inégalités entre divers acteurs (agriculteurs, industriels, scientifiques etc) des pays du Nord et du Sud dans leurs capacités à faire face aux dommages causés par les effets du changement climatique et ne manque pas de pointer les enjeux de justice inter-générationnelle. La pièce s’achève sur la frustration de ne pouvoir changer de planète, ni retour en arrière.
Loin de vouloir dénoter un quelconque pessisme, la fin tragique de la pièce a pour but d’encourager et de stimuler le public à proposer des solutions, l’une des particularités du théâtre forum.
Ainsi après la présentation de la pièce, les acteurs ont donc proposé de la re-jouer avec cette fois-ci l’implication du public. Les spectateurs sont amenés à devenir des spectateur-acteurs qui cherchent à changer le cours des évènements alors que les acteurs s’adaptent aux propositions tout en cherchant continuellement à aboutir au résultat de la première représentation théâtrale. Ainsi une forme de lutte entre le spectateur-acteur et les acteurs s’instaure, conduisant le spectateur-acteur à exprimer des solutions concrètes pour résoudre le problème et échapper au scénario catastrophique de la pièce.
Puisant dans l’essence du théâtre de l’opprimé, l’équipe casaouia a démontré une nouvelle fois que le théâtre peut-être un acte politique permettant d’analyser une situation sous un autre angle. Le choix de ce format, le théâtre forum, a également permit de questionner la manière dont les participants au Green Salon peuvent contribuer au changement, et de finalement, mettre en évidence la pluralité des formes d’engagements (indivuel, culturel, institutionnel, etc.) dans les processus de décision relatif au changement climatique.
Vidéo de la pièce :