Maroc: justice climatique, urgences sociales

L’ouvrage collectif sur les problématiques environnementales du Maroc et des solutions possibles – une collaboration avec la maison d'édition En Toutes Lettres.

Maroc: justice climatique, urgences sociales

Désertification, sécheresse, pollution, disparition d’écosystèmes, menaces sur la biodiversité… la dégradation de l’environnement constitue déjà dans toutes les régions du Maroc un grave problème de société, qui aggrave la précarité des plus fragiles, met en péril des savoir-faire et des modes de vie patrimoniaux et questionne les orientations économiques et politiques. Contre les pratiques de prédation et de greenwashing, une véritable prise de conscience est là, plaidant pour une approche verte et solidaire.

En collaboration avec la maison d'édition En Toutes Lettres, la Fondation Heinrich Böll vient de publier un livre qui examine les principaux défis environnementaux du pays et propose des solutions possibles. L’œuvre « Maroc: justice climatique, urgences sociales » est composé de douze enquêtes, reportages et entretiens qui font apparaître que l’environnement fait l’objet d’une approche inadéquate au Royaume.

Les rapports, rédigés de manière vivante, sont consacrés aux sujets suivants:

  1. L’Oasis de Skoura, un patrimoine en voie de disparition – Dounia Mseffer. Depuis une vingtaine d’années, l’Oasis de Skoura est menacée par la sécheresse, la surexploitation des ressources naturelles et l’urbanisation. L’eau devient une ressource de plus en plus rare.
  2.  Les nomades de l’extrême-est : entre réchauffement climatique et sécheresse politique – Soufiane Hennani. Dans l’Oriental, les nomades, affectés par les changements climatiques, la sécheresse et l’isolement, mènent une vie de plus en plus précaire.
  3. Pénurie d’eau dans le Souss – Khadija Maâras. Dans le Souss, les réservoirs et les barrages sont utilisés pour une agriculture intensive, en dépit des besoins en eau de la population des douars.
  4. À Mohammedia, le travail ou la vie – Salaheddine Lemaizi. Difficultés respiratoires, démence, maladies cardiaques et pulmonaires, la santé des habitants de Mohammedia est mise en péril par la pollution due aux activités industrielles. Mais face au chômage de masse, la ville les maintient.
  5. Trafic du cèdre au Moyen Atlas : enquête sur une lente agonie – Amine Belghazi et Mohamed Samouni. Dans le Moyen Atlas, entre braconnage du bois de cèdre et abattage légal, les forêts sont menacées par la coupe abusive.
  6. La pêche à l’algue rouge, un fragile filet de secours – Mohammed Taleb. Sur la côte des Doukkala, pour cueillir l’algue rouge dont on tire le très prisé agar-agar, les populations plongent au péril de leur santé. Surexploitation de la ressource et misère sociale se renforcent mutuellement.
  7. Espèces menacées : la biodiversité en danger – Fedoua Tounassi. Malgré les lois prohibant le braconnage, les macaques des forêts du Moyen Atlas sont menacés par le défrichement de leur habitat et le commerce illégal des jeunes singes.
  8. L’agroécologie, une alternative aux intrants chimiques – Ghita Zine. Dans la périphérie du Grand Casablanca, à Dar Bouazza, l’agroécologie est une résistance patiente à l’invasion du béton et aux pesticides et revalorise le secteur primaire.
  9. Militants pour un Maroc vert – Hicham Houdaïfa. Portrait de différents acteurs de la société civile et de structures qui ont œuvré pour la préservation de l’eau, du patrimoine naturel ou de l’énergie.
  10. Entretien avec Mustapha Azaitraoui sur la gouvernance des déchets. Insuffisance de moyens, enclavement et manque d’infrastructures adaptées : la gestion des déchets ménagers est problématique pour les communes. Un problème majeur de gouvernance.
  11. Zéro Mika : quand le zéro devient des milliers – Hanane Jalal. Le Maroc utilise près de 25 milliards de sachets en plastique par an. La campagne Zéro Mika a tenté de sensibiliser la population à cet enjeu environnemental.
  12. À Tasselmante, les femmes démystifient l’énergie solaire – Oumaima Jmad. Près de 3 000 hectares ont été achetés par l’État pour créer un parc solaire. Dépossédés de leurs terres, les habitants du douar ne bénéficient pas de ce programme de développement pas si vert.

Le livre est disponible dans toute bonne librairie ou peut être commandé directement auprès de En Toutes Lettres.