Qu’est-ce que la transition énergétique ?

La transition énergétique : On en parle beaucoup dernièrement...

Mais savez-vous vraiment ce que c’est ? En quoi cela consiste ? Et quels sont ses enjeux ?

Voilà un sujet d’actualité de la plus haute importance pour nos sociétés ! Alors, c’est quoi exactement cette transition dont on parle? Et pourquoi est-ce si nécessaire ?

Découvrez ici quelques informations à connaître pour comprendre le concept de transition énergétique.

De nos jours, on entend partout parler de transition énergétique.

Que ce soit à la télé, dans les infos comme dans des programmes spécialisés, à la radio comme dans la presse écrite, la transition énergétique est sur toutes les langues chez nous comme ailleurs !

Au Maroc, nous avons même depuis octobre 2021 un ministère de la transition énergétique et du développement durable : une preuve incontestable de l’importance que revêt cette thématique dans la politique et les stratégies de notre pays.

Mais s’il est facile de constater et de réaliser l’importance de cette thématique au sein des pays et dans les programmes des gouvernements, il ne fait aucun doute que celle-ci reste opaque et peut-être difficile à saisir pour une grande partie de la population.  

Alors que veut-on dire lorsqu’on parle de transition énergétique ?

Nous allons essayer d’élucider cela dans la chronique qui suit.

La transition énergétique… C’est quoi ?

Pour faire simple, la transition énergétique désigne l’ensemble des transformations du système de production et de consommation d’énergie effectuées sur un territoire donné pour rendre son développement plus durable et écologique. La transition énergétique vise ainsi à transformer un système énergétique pour diminuer son impact environnemental et les émissions de gaz à effet de serre qui en résultent.

A travers la transition énergétique, l’idée serait donc d’abandonner progressivement l’usage des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) et de s’émanciper du système énergétique actuel, qui s’appuie essentiellement sur l’utilisation de ressources non renouvelables pour s’orienter graduellement vers un mix énergétique ayant principalement recours à des ressources renouvelables.

Energy

A côté de ça, la transition énergétique repose sur un autre volet important et fondamental : la réduction de la demande et de la consommation en énergie, en assurant progressivement un changement dans nos modes de vie vers plus de « sobriété énergétique ».

Transition énergétique

Mais pourquoi transformer nos modes de production et de consommation de l’énergie ?

Actuellement, l’énergie que nous utilisons dans notre quotidien repose en grande partie sur les énergies fossiles telles que le pétrole, le charbon ou encore le gaz. Ces ressources fossiles se sont constitués il y a plusieurs centaines de millions d’années par l’accumulation et la décomposition de matières organiques d’origine végétale. Il s’agit donc de dérivés de carbone. Et c’est bien là le problème ! En se consumant lors du processus de combustion dont provient l’énergie, elles dégagent du dioxyde de carbone (Co2) qui est un gaz favorisant l’effet de serre, principale cause du réchauffement climatique.

D’un autre côté, les ressources fossiles se révèlent être limitées et tarissables dans un monde où la demande est en perpétuelle croissance et où la consommation est constamment en hausse notamment due à des facteurs tels que la croissance démographique, l’urbanisation, l’industrialisation, mais aussi à l’amélioration du niveau de vie des populations.

Vous l’aurez compris ainsi : lutter contre le changement climatique et limiter l’épuisement des ressources sont 2 des enjeux majeurs de la transition énergétique.

Voilà donc une bonne transition - pour nous - pour essayer de comprendre un peu mieux les raisons d’œuvrer ensemble pour assurer une transition énergétique dès à présent !

Pourquoi la transition énergétique : Quels en sont les principaux enjeux ?

Voici ci-dessous 3 des enjeux majeurs qui nous ont semblé pertinents :

1- La Lutte contre le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est dû aux émissions de gaz à effets de serre, essentiellement le CO2, issus des activités humaines.

Or la majeure partie du CO2 que nous émettons provient de l’énergie que nous produisons et que nous consommons ! Le lien est donc plutôt clair et direct…

Pour réduire ces émissions, il s’avère donc impératif et primordial de changer notre modèle de production électrique, en remplaçant progressivement les ressources fossiles par des énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien, ou encore les énergies hydrauliques qui émettent moins de CO2 que les centrales à charbon ou à gaz.

Si la transition énergétique requiert un changement dans nos modes de production de l’énergie, elle devra également s’accompagner d’un changement dans nos modes de consommation de l’énergie.

Cela implique de repenser notre modèle énergétique de manière à réduire nos besoins et notre consommation en énergie.

En bref, il s’agit là de construire une certaine forme de sobriété énergétique où on serait amenée à consommer de l’énergie renouvelable et propre, avec plus de conscience et d’efficacité !

2- La raréfaction des ressources fossiles

A la question du réchauffement climatique vient s’ajouter l’enjeu de la raréfaction des ressources d’énergie fossiles. Le pétrole, le charbon, et le gaz naturel sont aujourd’hui les principales sources d’énergie primaire utilisées dans le monde. A elles trois elles représentent 84,3% de la consommation énergétique mondiale.

Cependant, les réserves mondiales de pétrole, de gaz et de charbon, qui ont mis plusieurs millions d’années à se former, ne sont pas inépuisables. Leur quantité finira donc inexorablement par décroître.

Nous sommes donc en train de vivre un moment crucial dans l’histoire de l’humanité où nos besoins énergétiques (pour se déplacer, se chauffer et produire la quasi-totalité des biens matériels et des services dont nous avons besoin quotidiennement) deviennent plus importants que notre capacité à y répondre dans l’écosystème actuel.

Cette tendance mondiale est d’autant plus aggravée par la très inégale répartition des réserves fossiles dans le monde (pétrole concentré au Moyen-Orient, gaz en Russie, charbon en Chine et aux USA) et par la forte croissance de la demande des pays émergents (dont nous faisons partie !) et des pays producteurs également.

A terme, cette situation risque d’entraîner :

  • De fortes tensions géopolitiques pour le contrôle et l’accès aux ressources fossiles (par exemple les chocs pétroliers des années 70, ou plus récemment la crise Russo-Ukrainienne)
  • De fortes tensions économiques dues aux variations des prix des ressources fossiles comme c’est le cas pour le cours du pétrole. Le prix du baril de pétrole est en effet un indicateur clé de l’économie mondiale, soumis à de fortes fluctuations circonstancielles et spéculatives, mais dont la tendance est en forte hausse depuis de nombreuses années. Cette tendance à la hausse se confirme et va très probablement se poursuivre au cours des prochaines décennies en risquant de provoquer des crises économiques majeures à l’image de la crise économique de 2008 qui a connu une forte augmentation du prix du baril de pétrole, dépassant les 150$ le baril !

Le Maroc est particulièrement vulnérable à cette situation puisque nous importons actuellement la quasi-totalité du pétrole, du gaz, du charbon que nous consommons, soit près de 90% de notre consommation totale, pour un coût de 76,3 MMDH en 2019 !

Bien qu’en baisse régulière depuis les dernières années, cette dépendance énergétique est toujours jugée très élevée !

Il est donc aujourd’hui indispensable d’anticiper le déclin de la disponibilité des combustibles fossiles à et long terme. Cette urgence et cette nécessité coïncide avec celle de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.

Vous l’aurez compris, il s’agit là d’un enjeu majeur auquel la transition énergétique tente de répondre: garantir la sécurité d’approvisionnement énergétique dans des conditions de stabilité et de durabilité.

3- La relance d’une économie « verte »

En plus des enjeux liés aux préoccupations environnementales et climatiques, la transition énergétique représente également un enjeu économique.

D’une part, elle pourrait à terme se révéler être un bon procédé pour relancer l’économie à travers ce que certains appelle « la croissance verte ».

Le lien n’est peut-être aussi évident au premier abord. Mais effectivement, le prix des énergies fossiles ne cesse d’augmenter du fait de l’épuisement des réserves et de la raréfaction des ressources (Eh oui, l’énergie n’échappe pas aux lois du marché, tout ce qui est rare et demandé est par définition cher hélas !).

A côté de ça, les énergies fossiles commencent à revenir de plus en plus chère du fait de leurs conséquences environnementales, de leur empreinte carbone et de leur impact sur le climat.

Or une énergie chère représente un frein à la croissance en augmentant de fait les coûts de production !

D’autre part, miser sur des énergies plus « disponibles » et bon marché comparé aux énergies fossiles pourrait notamment permettre une réduction des dépenses pour les collectivités ou les entreprises, en favorisant ainsi leur compétitivité et leur rentabilité.

Ainsi, en ayant recours à des énergies propres et plus accessibles, il serait théoriquement possible de miser sur une relance économique verte.

Cette transition pourrait également permettre la création de nombreux emplois qualifiés de « verts », de manière décentralisée, dans des filières nouvelles liées aux énergies renouvelables par exemple.

Néanmoins, d’autres partisans de la transition énergétique estiment au contraire que celle-ci devrait au contraire être une opportunité pour effectuer une transition vers la décroissance et la réduction de la consommation.

Car il est vrai que dans l’optique de réussir la transition énergétique, il n’est pas seulement question de substituer les énergies et de passer du fossile au renouvelable, mais de repenser et de revoir de fond en comble la structure organisationnelle et la nature de nos activités de production et de consommation !

Mais ça, c’est un autre débat qui mériterait d’avoir sa propre chronique…