En face du fléau de la pollution plastique à l’échelle mondiale, la seule solution viable au problème consiste à empêcher les déchets plastiques de finir dans les océans en premier lieu. C’est la raison pour laquelle le nouveau rapport - En Finir avec la Pollution Plastique Mondiale - préconise de lancer des négociations sur une convention internationale sur les plastiques.
Le succès du plastique n’est pas nouveau : étant une matière flexible, pas chère et à plusieurs utilisations, elle a colonisé l’économie mondiale tous secteurs confondus en quelque décennies. D’un t-shirt en polyester jusqu’au sièges d’un avion, en fibres, solide ou microbilles plastiques, les polymères issus du pétrole sont partout.
Les plastiques sont connus pour ne pas être biodégradables, et pour leur impact sur la faune marine particulièrement. Nous avons tous vu des images de tortues ou d’oiseaux morts en ingérant des morceaux de plastiques flottants dans la mer. Mais l’impact environnemental des plastiques ne se limite pas qu’à cela, seulement 5% des plastiques dans l’océan flottent à la surface, les microplastiques contaminent même l’eau de bouteille supposée être plus ‘saine’ que l’eau du robinet, et finalement plusieurs matières toxiques sont utilisées dans la production du plastique qui perturbent le système hormonal des humains et des animaux.
Le Maroc et d’autres pays ont essayé de bannir l’utilisation de quelque produits plastiques, notamment les sacs en plastique dans le cas du Maroc, mais ce avec des résultats limités. Quelques marques se sont mises dans l’interdiction des plastiques à usage unique, tandis que d’autres pays ont décidé d’appliquer une taxe sur les sacs en plastique. Toutes ces expériences ont une chose en commun : elles ne font pas partie d’un effort global ayant pour but une transition vers une société sans plastique.
Cet effort global pourrait prendre différentes formes, et cela dû au fait que la cartographie des différents acteurs et autorités ayant une corrélation directe avec la problématique du plastique est assez complexe. Le rapport En Finir avec la Pollution Plastique Mondiale propose un exemple de convention holistique prenant en compte cette complexité, non seulement en trouvant des alternatives techniques versatiles pour remplacer le plastique mais aussi en vue d’obtenir un mandat international pour l’exécution et le suivi de cette convention internationale visant à résoudre le problème du plastique à l’échelle mondiale.
Selon le rapport, une telle convention devra tirer ses fondements sur cinq piliers. Tout d’abord, un objectif clair et contraignant est nécessaire pour éliminer le déversement de déchets plastiques dans l’océan, il s’agirait d’un mécanisme descendant. Deuxièmement, chaque pays doit proposer, de manière ascendante, un plan d’action contenant des mesures établies selon les lignes directrices d’un guide pratique. Troisièmement, la mise en œuvre de ces plans d’action doit être favorisée par une structure de soutien et d’autres mesures de renforcement des capacités, notamment un mécanisme de financement. Quatrièmement, la réussite de ce cadre doit être évaluée au moyen d’un mécanisme de suivi et d’évaluation rigoureux. Cinquièmement, l’implication des acteurs non gouvernementaux de la société civile, des entreprises et des universités est essentielle à la fois pour lancer des négociations sur une telle convention et pour en faire un instrument efficace dans la réduction de la pollution plastique.